mardi 27 septembre 2011

Nuie, une petite introduction


Autant vous dire tout de suite qu'après les Marquises, c'est notre deuxième coup de coeur et il y a vraiment de quoi : la singularité de l'île, la gentillesse des employés du Yacht-Club, la mutiplicité des activités sur terre et dans l'eau, devraient pouvoir séduire les plus réticents.

Nuie est une île et un pays avec son propre drapeau, elle fait biensûr partie du Commonweath (c'est le cas de nombreux îles du Pacifique qui furent sous domination Anglaise) et est donc sous protectorat de la Nouvelle Zélande. Sa monnaie est le dollar Néo-Zélandais avec quelques pièces spécifiques que l'on ne peut utiliser que sur l'île (tout comme les Cooks). Mais pour nous, marins aux longs cours (ou presque), sa première particularité a d'abord été son aspect, il s'agit d'un massif coralien élevé. De loin on aperçoit les falaises aux différents tons de gris et une végétation dense au sommet. Ses falaises le long de la côte s'ouvrent en une multitude de grottes et de failles qui excitent la curiosité du spéléologue enfoui au fond de vous. En ville vous trouvez tous les services pratiques , petits commerces,poste, banque (attention il n'y a pas de distributeur de billets automatique, il faut aller à l'intérieur pour changer ou retirer de l'argent et la commission est salée!).  Au port il faut utiliser une grue pour monter les annexes sur un petit parking, il n'y a pas d'instructions mais c'est assez simple à manipuler et assez ludique.


Au niveau mouillage s'ancrer juste en face du port n'est pas simple, il y a beaucoup de patates de corail et la tenue n'est pas exceptionnelle. Heureusement, il y a des corps-morts loués par le Nuie Yacht Club (15$ NZ/ jour). C'est un endroit bien sympathique avec accès grattuit à internet, boissons à prix modiques, une grande bibliothèque pour échanger des livres, des produits locaux en vente, ect... Ses employés sont très serviables et agréables, ils vous aiguilleront pour votre visite de l'île et peuvent vous renseigner aussi sur la Nouvelle Zélande.

Côté ventre on a aimé le Unga cafe en ville et le Wash away cafe (jolie vue), rien d'exceptionnel dans l'assiette mais très bon, le Chicken pie du Unga et son café glacé (expresso et glace vanille) ont régalé nos papilles. 

Pour faire le tour de l'île vous pouvez louer des vélos, des petites motos ou encore des voitures (50$ NZ avec la possibilité de louer des vans contenant jusqu'à 12 personnes pour le même prix, ce qui devient très très attractif!). Nous en avons loué un avec Fleur, Yelle et Holger du bateau Libis, Vincent membre d'équipage sur Balquhidder, et Jared et Christine d'Archateuthis, et pour savoir tout ce que l'on a fait... Va falloir attendre le prochain post!

dimanche 11 septembre 2011

Anniversaire de mariage

Aujourd'hui c'était notre premier anniversaire de mariage. On y a pensé avec le sourire aux lèvres, des souvenirs heureux plein la tête et la certitude que l'on ferait pareil si c'était à refaire. Le mot 'parfait' que je déteste tant, ne cesse de me revenir pour décrire cet événement. J'imagine que je vais devoir le tolérer en y ajoutant peut être, que ça l'était pour nous.
Aujourd'hui j'ai pensé aux amis et à la famille qui avaient fait le déplacement, à ceux qui ne pouvaient être là mais qui ont regardé leur montre en pensant à nous, à mes demoiselles d'honneur maintenant dispersées aux 4 coins du monde… Je voulais dire un grand merci à chacun pour leur présence, leur pensées ou leur aide, en ce jour merveilleux.

Ca c'était la partie glamour, maintenant voilà où nous sommes pour ce premier anniversaire : au milieu du Pacifique, dans un roulis perpétuel, le coeur parfois au bord des lèvres, propre juste le minimum et sexy … peut être quand on arrivera!
 S'il y a une chose que l'on apprend vite en naviguant c'est qu'il est quasi impossible de tenir une date précise. Mon anniversaire il y a un mois a été fêté quelques jours plus tard à Bora-Bora parce qu'avant on était en route et pour l'anniversaire de mariage c'est la même chose. Il nous a fallu attendre le bon créneau avec suffisamment de vent pour partir d'Atutaki et c'est tombé là!  Ce n'est pas très grave car le temps lui aussi est une notion qui change quand on navigue et célébrer un événement le jour même ou quelques jours plus tard (quand on ne regarde presque jamais son calendrier) ça ne change pas grand chose! Et quand on me posera la question je pourrais dire en riant que nous étions au milieu de nulle part et pas bien frais, de plus ça laisse de la marge pour faire mieux l'année prochaine !

Le premier anniversaire de mariage est celui des noces de coton. Pas vraiment ce dont on a besoin sur le bateau où l'on privilégie les tissus qui sèchent vite et n'emprisonnent pas trop l'humidité! Alors j'ai décidé que cet anniversaire serait celui des souvenirs heureux, immatériels, ceux d'il y a un an comme ceux que l'on fabrique en ce moment et pendant le voyage. On pourra s'amuser à convertir nos photos en kitsch coussin-souvenirs plus tard si le coeur nous en dit... Ou pas! ;)
Et peu importe le roulis, le mal au coeur, les repas de luxe qui sortent direct des boîtes de conserve, la route qui s'allonge; parce qu'il n'y a nulle part ailleurs où l'on voudrait être l'un sans l'autre.

Happy anniversary my love!

mercredi 7 septembre 2011

Aitutaki, passera, passera pas?!



Après 6 jours de traversée, nous sommes arrivés à Aitutaki, Jared et Christine étaient arrivés avant nous et les nouvelles semblaient bonnes quant à nos chances de pouvoir entrer dans la passe étroite et peu profonde.  Notre tirant d’eau est de 1.7 mètres et un banc de sable à la fin de la passe indiquait bien souvent 1,8 mètres de profondeur. J’étais un peu sceptique sur nos possibilités de réussite, Ryan semblait assez confiant : « ce n’est que du sable on va le repousser avec notre quille en entrant il n’y a rien qui peut endommager le bateau là dedans ».
On attendu la mi-journée pour entrer dans la passe à marée haute. Il a fallu attendre un moment car il y avait du trafic avec 3 bateaux qui sont sortis avant, deux autres devaient encore sortir mais l’un d’eux a eu un problème et on est entré entre-temps. Jared est venu nous attendre avec son annexe « squib » et nous a ouvert la voie. A l’avant je me liquéfiais, car la passe est bien la plus étroite que nous ayons jamais franchie. Merci Jared de ton aide car je n’en menais pas large ! Une fois entré on s’est mis sur le côté pour laisser les bateaux se réorganiser dans le minuscule port ainsi que ceux qui souhaitaient en sortir. Les deux bateaux ont été pris sur le banc de sable et bloqués pendant quelques minutes, l’un d’eux a pu sortir tandis que l’autre a rebroussé chemin.


Le mouillage dans le petit « port de poche » se fait en jetant l’ancre à l’avant et en reliant deux cordes de l’arrière du bateau à des cocotiers à terre. Ca fait de vous une personne très très près de ses voisins ! Et on a pas eu de chance car les nôtres étaient un poil bruyant (vous savez ces gens qui ne peuvent pas se parler sans se crier dessus de la manière la plus désagréable quelque soit le ton de la conversation). Ca m’a rappelé un peu le camping à Yosémite et ce n’est pas un compliment !

Heureusement notre expérience d’Aitutaki ne s’est pas limité à cela, c’est vraiment une destination sympatique. La nourriture redevient un peu moins chère, la location de scooter à la journée est très attractive et surtout, surtout on a pas vu un requin dans le lagon !!!!!!!

On a donc eu une journée de folle épopée autour de l’île, les routes étaient un peu cabossées et pas toujours goudronnées mais on s’est bien amusé. C’était une autre manière de découvrir le paysage, de le voir défiler devant nos yeux, les cheveux dans le vent. On a regardé les maisons colorées, les volatilles se pousser en vitesse de notre chemin, les cochons dans leur enclos, la jungle, les parties plus domestiquées, les petits resorts, les gens sur leur scooter avec les tout-petits accrochés derrière eux, les pancartes « no flight on Sunday » (pas de vol le dimanche, jour de Dieu)…  C’était vraiment une virée sympatique, on même pu se payer le luxe de manger loin du bateau sans se soucier de retour !



Côté océan on en a bien profité aussi en allant faire du snorkeling du côté des bénitiers géants. Il fallait prendre l’annexe un bon moment avant d’arriver mais ça  valait le coup. C’était tellement beau qu’on y est allé deux fois, on a été impressionné par la taille de ces créatures mais aussi par leur environnement, du corail vivant et très divers partout et bien sûr des petits poissons tout autour !  et pour moi un vrai rêve car AUCUN REQUIN ! On a pu voir les installations des fermes de bénitiers géants avec pour flotteurs des bouteilles en plastiques et une sorte d'égouttoir pour la vaisselle qui contenaient les bébés bénitiers, protégés par un couvercle des prédateurs commes les poissons-peroquets. On a pique-niqué sur un petit îlot juste à côté et pu observer une colonie d’oiseaux avec une longue queue rouge et leurs petits.











Après avoir bien profité on s’est remis en route pour le récif de Beveridge mais la météo ne nous a pas permis de nous y arrêter, on a donc continué en direction de Niue.

vendredi 2 septembre 2011

Translation and English version

Dear English speakers readers,

You can use the gadget "Google translate" on the right side of the webpage to translate my blog. We will have something better later but for now it is our solution. We hope you will still enjoy the posts!

Les passages



Les passages sont des moments au statut étrange ponctuant notre voyage. Ils ont pris une valeur différente avec le temps et nos sentiments envers ces moments sont assez ambivalents.

Chaque passage a eu une signification différente depuis le début de notre voyage. Le premier passage (par « passage » j’entends un temps de navigation en mer de plusieurs jours et sans arrêt) de 3 ou 4 jours avant de s’arrêter pour la première fois en Baja était comme un mini test, avec un bon nombre d’appréhensions : vais-je avoir le mal de mer ? A quel rythme vont s’enchainer nos tours de garde ? Va-t-il y avoir beau temps ou va-t-il falloir resté à la barre sous la pluie tout le temps ? Est-ce qu’on a bien fait de partir sans être vraiment prêt ? Bref, en une question , va-t-on y arriver ?! On ne sait toujours pas s’il aurait été mieux de partir plus tard et on ne le saura jamais mais après cette traversée on a trouvé un équilibre dans le rythme de vie à bord, on a vu que l’on « pouvait le faire », que le mal de mer s’estompait après quelques jours misérables et  on a décidé d’investir dans un régulateur d’allure parce qu’être à la barre tout le temps c’est épuisant !

Le deuxième « vrai passage » était un peu plus stressant car on savait qu’il serait long avant d’arriver aux Marquises et qu’il s’agissait cette fois de traverser un océan. Nos questions étaient un peu différentes, plus ancrées dans l’éventualité d’une urgence ou d’un danger, avec une récurrence de ces mots : « que fait-on si », qui deviennent un passage obligé lorsqu’on s’éloigne des côtes. Que fait-on si on a plus d’eau, plus de nourriture (assez impossible cependant au vue des tonnes de provisions !), que fait-on si ceci ou cela casse, que fait-on si le bateau coule… On avait remis les mâts peu de temps avant le départ et on a avait changé tous les gréements (câbles qui relient les mâts au pont), il fallait donc ne pas trop pousser le bateau. Cette traversée nous a appris que le régulateur d’allure était un bon investissement, que Shalimar est un bateau solide et dans lequel nous pouvons avoir confiance et que trop de produits frais ça pourri à bord et ça sent mauvais !

Le troisième passage des Marquises jusqu’aux Tuamotus a aussi été notre premier « convoyage » avec Archateuthis. Nos bateaux vont à peu près au même rythme, on s’appelait à la radio pour prendre nos positions respectives, prendre des nouvelles des personnes à bord et faire un point météo. Je pense qu’il a aussi s’agit de notre premier passage plus routinier, plus à l’aise aussi ; on a poussé le bateau un plus, avancé à meilleure allure… Parallèlement il le fallait car du mauvais temps venait vers nous et c’était un peu la course contre la montre pour arriver à Makemo avant lui. On y ait parvenu, seulement on a eu juste le temps d’entrer (voir Makemo, ancré au milieu d’une piscine) !

Notre quatrième passage a été un peu secoué, il nous fallait arriver à Tahiti afin d’accueillir la famille de Ryan et faire nos papiers officiels. Du coup, on est parti sur une mer qui nous a fait le gros dos et on a décidé tant que possible de ne pas réitérer l’expérience tant qu’on le pourra. Partis tout gaillards, on est arrivé bien penauds !
Nous voilà maintenant dans notre cinquième traversée entre Bora-Bora et les îles Cooks. Celle-ci est particulière dans le sens où l’on est pas sûr de sa fin. On se dirige vers Aitutaki mais la passe en est peu profonde et l’on est pas sûr de pouvoir entrer. Si ce n’est pas le cas, on se dirigerait à 200nm de là à Palmerston mais si le vent tourne on ne pourra y rester en sécurité. Après cela le récif de Beveridge est sur le chemin mais là encore si le temps n’est pas clément il est impossible de entrer. Enfin vient Niue, dont les corps morts sont sur la partie ouest de l’île dont si le vent tourne dans cette direction, aucune protection et donc un départ obligatoire. On pourrait traverser tout cela sans rien en voir si l’on est dans l’impossibilité de s’arrêter! Aux dernières nouvelles cependant on devrait pouvoir entrer à Aitutaki, ouf !

Maintenant si vous nous demandez ce que l’on pense des passages on va vous dire : ENNUYEUX / BORING ! C’est le premier mot qui vient à l’esprit. Ryan a définitivement fait son deuil de ne pas aimer ces moments-là plus que ça. Et moi je ne savais pas quoi en penser dès le départ. Il me semble cependant que j’ai appris à les vivre avec moins d’appréhension cependant.
Avec le temps on a pu s’apercevoir que nos marques étaient prises, que l’on avait davantage confiance en notre connaissance du bateau, que l’on pouvait le pousser plus et sans risque (faut dire que l’on réduisait les voiles dès que l’on arrivait à plus de 5 noeuds lors des deux premiers passages quand la limite du bateau est de 7.5 !). On continue les gardes de nuit en sortant notre tête tous les ¼ d’heure pour bien regarder autour de nous, au moindre bateau aux alentours on est sur le pont (ce qui n’arrive pratiquement jamais). Encore une fois le régulateur d’allure c’est que du bonheur  et cela joue très bien le rôle d’un troisième membres d’équipage!
Si je regarde la vie en noir, j’appréhende les passages car on ne peut pas faire grand chose (surtout les deux ou trois premiers jours), même dans de bonnes conditions, le bateau tangue toujours ce qui rend tous déplacements plus difficiles mais pas seulement cela, car être assis et lire peut aussi devenir un challenge pour votre estomac ! En parlant de celui-là je ne sais pas comment le réguler. Je n’ai jamais vraiment faim mais ça ne marche pas bien pour moi si je le laisse vide. Il faut le faire fonctionner régulièrement même si ce n’est pas avec beaucoup, du coup on grignote toute la journée et la nuit (ça m’aide à me réveiller quand vient mon tour de garde). J’ai l’impression de devenir énorme ! Cependant lors d’un plus long passage(de plus de 4 jours), il me semble que la tendance s’inverse et que l’estomac a besoin de moins en moins de nourriture. Les deux ou trois premiers jours restent assez misérables côté mal de mer mais on fini par s’accoutumer.

Ces moments ont un statut particulier, il ne s’agit parfois pas de regarder les choses en noir ou en blanc. Ils sont de petits sas de décompression où après avoir été en mode « voyage, visite, snorkeling, pots avec d’autres plaisanciers, découvertes, resto, magasins, ect…», on repasse en mode à deux, puis en individuel avec beaucoup de temps pour penser, prendre du recul sur ce que l’on a vu, appris, partagé, un moment d’intériorisation. Du temps pour se préparer à la nouvelle destination aussi.
Mes principales activités pendant ces traversées sont : ciné, littérature, repos, écriture, « cuisine » (le plus simple et rapide possible). Et les deux premiers jours avec mon cœur au bord des lèvres je me dis parfois : « Mais pourquoi on prend pas l’avion comme tout le monde ! » ! Pourtant passé cela je prends le rythme et en général, un jour de plus ou de moins après une semaine en mer, ce n ‘est plus vraiment un problème.


Voilà, cela vous donne un aperçu de ce qu’est un passage pour nous, c’est peut-être bien loin de l’image romantique que l’on s’en fait mais c’est aussi une partie indispensable de notre voyage, une transition à la fois physique et morale. Ce n’est pas notre partie préférée de l’aventure mais c’est une partie indissociable. Un moment avec Shalimar, nous deux et le roulis parfois berçant parfois écœurant et le vent on l’espère mais avaec modération!