Tonga est mon 3ème coup de cœur, Vava’u en particulier, dès notre arrivée, nous avons été salué par des baleines (un peu trop près du bateau Ryan vraiment ?), et séduit par ce labyrinthe d’îles dans lequel il nous a fallu nous diriger afin de parvenir à Neiafu, la ville principale. Ce labyrinthe est un vrai havre de calme, ses eaux sont plates, c’est l’un des seuls endroits où l’on peut laisser son bateau dans le Pacifique Sud en saison cyclonique (comptez quand même 400 Pa’anga soit environ 250$ US par mois). Toutes les îles sont très proches les unes des autres on peut donc changer régulièrement de mouillage sans pour autant que se soit beaucoup de travail (j’ai parfois paressé dans le hamac pendant que l’on se déplaçait d’un endroit à un autre) et ça fait du bien après toutes ses traversées avec tour de garde et bateau remué comme une salière par un forcené en manque d’iode !
La ville de Neiuafu est assez propre, on peut moyennant une petite somme laisser ses poubelles à l’Aquarium café, un lieu qui organise de nombreux évènements et où les gens sont très serviables. Ils ont aussi des corps-morts comme de nombreux business en ville qui rendent les choses encore plus simples moyennant 13 Pa’ anga par jour. Ca nous a fait du bien d ‘aller un peu au resto, de pouvoir avoir une lessive faite et séchée, de faire quelques courses (le marché pour les fruits et légumes, l’un des plus riche de la Polynésie et un magasin pour le reste mais y’a vraiment pas grand chose de ce côté-là, on trouve aussi du pain frais au Tropicana Cafe). Nous avons passé un mois dans ce groupe d’îles appelé Vava’u et nous avons vraiment apprécié, en visitant 8 mouillages différents.
Tonga édite chaque année un guide qui les numérote jusqu’au environ de 40 sur le net, vous pouvez aussi l’acheter en version papier à l’office de tourisme. Il donne de bonnes informations sur la nature du sol (sable, patates de corails…), la protection des vents, les activités présentes dans la zone (snorkeling dans des jardins de corail, randonnées, légendes liées à l’île) s’il s’agit d’un mouillage pour la journée ou pour plusieurs jours… Le nombre de possibilités est important et comme vous avez pu vous en rendre compte nous n’ en avons exploré qu’un quart .
Après Neiuafu, nous nous sommes rendus au mouillage numéro 30, Kenutu à l’Est. Parfait pour un petit goût d’aventures à la Robinson Crusoé, l’île n’est pas habitée on y a fait une petite rando ‘dans la jungle’ avec Amanda et Christer de Brittania et pris quelques très jolies photos sur les falaises avec une mer enragée. Ca pourrait être un endroit ou faire un peu d’escalade avec un peu de matériel.
Nous avons ensuite émigré au mouillage du vieux port, une autre alternative pour se rendre en ville située à l’Est de Neiuafu. Il est difficile d’y trouver un bon lieu d’ancrage mais c’est calme et bien protégé. C’est de là que nous avons pu participer aux festivités du festival de voile de Vava’u sans les inconvénients du bruit et de la surpopulation en ville.
Notre quatrième mouillage est lié à ces festivités, il dispose d’une galerie d’Art flottante, nous y avons dansé sous la pleine lune pour la clôture du festival avec des locaux habillés de tubes fluorescents et une pluie fine qui venait parfois nous rafraîchir dans une atmosphère de Rave party un peu irréelle. On y a aussi acheté quelques souvenirs à une famille de locaux et offert le ballon de foot que Connor nous avait laissé.
Après cela nous sommes retournés en ville pour faire quelques provisions et sommes allés à mouillage 24. On peut aller faire du snorkeling le long d’une falaise sous-marine qui est aussi un jardin de corail, pour moi c’était la première fois que j’en voyais d’une telle qualité avec toutes sortes de couleurs du violet au vert fluo… C’est aussi là que notre appareil photo waterproof nous a quitté prématurément en plein milieu de la séance photo sans raison apparente ! On a essayé d’aller à la recherche de la tombe de la 3ème femme d’un chef (gentiment assassinée par son mari car elle l’avait trompé) mais on s’est vite découragé à cause du nombre de moustiques féroces. Vous pouvez cependant noter les lunettes de soleil spéciales de Ryan qui avait oublié les siennes, réminiscences d’une paire vue en Alaska dans un musée.
Notre sixième mouillage, le numéro 14 est appelé le lagon bleu, le paysage est magnifique et on peut aller faire son snorkeling directement du bateau. Le corail est mort pour la plupart ici mais il y a de nombreux poissons. On a fêté ici l’anniversaire de Ryan mais attention y’a du roulis à marée haute. Un autre avantage est que cet endroit est proche du lieu où les compagnies de « whales watching » viennent avec leur client pour observer les baleines, nous avons vu de nombreux plaisanciers y aller tôt le matin ou en fin de journée pour tenter leur chance, sachez cependant que c’est contre la loi et que seuls les compagnies agrées ont le droit d’emmener des touristes, vous encourez donc une amende si vous êtes trouvés dans les eaux de Tonga avec votre embarcation personnelle.
Notre 7ème mouillage fut le numéro 16, le jardin de corail, mon préféré. Lors que nous y sommes allés la première fois nous avons bénéficié d’une bonne visibilité, j’ai trouvé un beau kauri d’une belle taille, en bonne condition et inhabité, à marée basse la collecte de coquillage sur le récif est assez bonne elle aussi. Pour aller voir le jardin de corail, il faut passer ce récif soit en marchant à marée haute puis en nageant, soit en nageant à marée haute, je n’ai pas réussi à m’y rendre car il y avait pas mal de vagues et que j’étais épuisée, alors que j’arrivais presque au but j’ai rebroussé chemin car je ne crois pas que j’aurais eu la force de nager pour le retour. D’après Ryan c’est le plus beau jardin de corail de Vava’u.
Notre dernier ancrage avant de retourner en ville et de commencer à préparer Shalimar pour la traversée vers la Nouvelle Zélande, a été le numéro 7 « Port Maurelle », de là nous nous sommes rendus à « Swallows cave ». Certains diraont que la grotte est défigurée par les graffitis et c’est vrai, cependant on s’est amusé à chercher les plus anciens (des chasseurs de baleines) avec un certain intérêt. La pêche au harpon s’est aussi révélée fructueuse en nageant juste à coté du bateau. Ryan a attrapé un petit barracuda qu’on a mangé avec plaisir. J'y ai aussi pris l'une de mes photos préférée de Tonga que vous découvrirez à la fin de ce post.
Et voilà après cela on est allé en ville pour continuer de travailler sur notre liste de préparatifs avant le départ pour la Nouvelle Zélande, on a commencer à se renseigner sur la météo et décidé d’engager Bob Mc Davitts (météorologiste Néo-Zélandais) pour planifer avec nous notre route.
En ce moment nous sommes dans le groupe d’îles Ha’apai plus au Sud, nous avons continué à nous déplacer d’île en île tout en réalisant quelques projets de notre liste. Ce groupe n’est plus aussi protégé que Vava’u mais ça n’est pas catastrophique, il est aussi beaucoup plus désert (certains plaisanciers ne le visitent même pas). Les villes se font plus sales avec un gros problème de traitement des déchets et les gens parlent moins Anglais, mais n’en restent pas moins souriants et le snorkeling est plus riche. Nous attendons un bon moment pour partir, on vous tiendra au courant à travers le blog de Ryan et ses "positions reports".
Eh oui! Les vaches aussi ont le droit d'aller à la plage, avec le son c'est encore mieux!