vendredi 14 octobre 2011

Tonga, Vava'u et son labyrinthe d'îles



Tonga est mon 3ème coup de cœur, Vava’u en particulier, dès notre arrivée, nous avons été salué par des baleines (un peu trop près du bateau Ryan vraiment ?), et séduit par ce labyrinthe d’îles dans lequel il nous a fallu nous diriger afin de parvenir à Neiafu, la ville principale. Ce labyrinthe est un vrai havre de calme, ses eaux sont plates, c’est l’un des seuls endroits où l’on peut laisser son bateau dans le Pacifique Sud en saison cyclonique (comptez quand même 400 Pa’anga soit environ 250$ US par mois). Toutes les îles sont très proches les unes des autres on peut donc changer régulièrement de mouillage sans pour autant que se soit beaucoup de travail (j’ai parfois paressé dans le hamac pendant que l’on se déplaçait d’un endroit à un autre) et ça fait du bien après toutes ses traversées avec tour de garde et bateau remué comme une salière par un forcené en manque d’iode !

La ville de Neiuafu est assez propre, on peut moyennant une petite somme laisser ses poubelles à l’Aquarium café, un lieu qui organise de nombreux évènements et où les gens sont très serviables. Ils ont aussi des corps-morts comme de nombreux business en ville qui rendent les choses encore plus simples moyennant 13 Pa’ anga par jour. Ca nous a fait du bien d ‘aller un peu au resto, de pouvoir avoir une lessive faite et séchée, de faire quelques courses (le marché pour les fruits et légumes, l’un des plus riche de la Polynésie et un magasin pour le reste mais y’a vraiment pas grand chose de ce côté-là, on trouve aussi du pain frais au Tropicana Cafe).
Nous avons passé un mois dans ce groupe d’îles appelé Vava’u et nous avons vraiment apprécié, en visitant  8 mouillages différents.
Tonga édite chaque année un guide qui les numérote jusqu’au environ de 40 sur le net, vous pouvez aussi l’acheter en version papier à l’office de tourisme. Il donne de bonnes informations sur la nature du sol (sable, patates de corails…), la protection des vents, les activités présentes dans la zone (snorkeling dans des jardins de corail, randonnées, légendes liées à l’île) s’il s’agit d’un mouillage pour la journée ou pour plusieurs jours… Le nombre de possibilités est important et comme vous avez pu vous en rendre compte nous n’ en avons exploré qu’un quart .

Après Neiuafu,  nous nous sommes rendus au mouillage numéro 30, Kenutu à l’Est. Parfait pour un petit goût d’aventures à la Robinson Crusoé, l’île n’est pas habitée on y a fait une petite rando ‘dans la jungle’ avec Amanda et Christer de Brittania et pris quelques très jolies photos sur les falaises avec une mer enragée. Ca pourrait être un endroit ou faire un peu d’escalade avec un peu de matériel.



Nous avons ensuite émigré au mouillage du vieux port, une autre alternative pour se rendre en ville située à l’Est de Neiuafu. Il est difficile d’y trouver un bon lieu d’ancrage mais c’est calme et bien protégé. C’est de là que nous avons pu participer aux festivités du festival de voile de Vava’u sans les inconvénients du bruit et de la surpopulation en ville.

Notre quatrième mouillage est lié à ces festivités, il dispose d’une galerie d’Art flottante, nous y avons dansé sous la pleine lune pour la clôture du festival avec des locaux habillés de tubes fluorescents et une pluie fine qui venait parfois nous rafraîchir dans une atmosphère de Rave party un peu irréelle. On y a aussi acheté quelques souvenirs à une famille de locaux et offert le ballon de foot que Connor nous avait laissé.




Après cela nous sommes retournés en ville pour faire quelques provisions et sommes allés à mouillage 24. On peut aller faire du snorkeling le long d’une falaise sous-marine qui est aussi un jardin de corail, pour moi c’était la première fois que j’en voyais d’une telle qualité avec toutes sortes de couleurs du violet au vert fluo… C’est aussi là que notre appareil photo waterproof nous a quitté prématurément en plein milieu de la séance photo sans raison apparente ! On a essayé d’aller à la recherche de la tombe de la 3ème femme d’un chef (gentiment assassinée par son mari car elle l’avait trompé) mais on s’est vite découragé à cause du nombre de moustiques féroces. Vous pouvez cependant noter les lunettes de soleil spéciales de Ryan qui avait oublié les siennes, réminiscences d’une paire vue en Alaska dans un musée.










Notre sixième mouillage, le numéro 14 est appelé le lagon bleu, le paysage est magnifique et on peut aller faire son snorkeling directement du bateau. Le corail est mort pour la plupart ici mais il y a de nombreux poissons. On a fêté ici l’anniversaire de Ryan mais attention y’a du roulis à marée haute. Un autre avantage est que cet endroit est proche du lieu où les compagnies de « whales watching » viennent avec leur client pour observer les baleines, nous avons vu de nombreux plaisanciers y aller tôt le matin ou en fin de journée pour tenter leur chance, sachez cependant que c’est contre la loi et que seuls les compagnies agrées ont le droit d’emmener des touristes, vous encourez donc une amende si vous êtes trouvés dans les eaux de Tonga avec votre embarcation personnelle.

Notre 7ème mouillage fut le numéro 16, le jardin de corail, mon préféré. Lors que nous y sommes allés la première fois nous avons bénéficié d’une bonne visibilité, j’ai trouvé un beau kauri d’une belle taille, en bonne condition et inhabité, à marée basse la collecte de coquillage sur le récif est assez bonne elle aussi. Pour aller voir le jardin de corail, il faut passer ce récif soit en marchant à marée haute puis en nageant, soit en nageant à marée haute, je n’ai pas réussi à m’y rendre car il y avait pas mal de vagues et que j’étais épuisée, alors que j’arrivais presque au but j’ai rebroussé chemin car je ne crois pas que j’aurais eu la force de nager pour le retour. D’après Ryan c’est le plus beau jardin de corail de Vava’u.

Notre dernier ancrage avant de retourner en ville et de commencer à préparer Shalimar pour la traversée vers la Nouvelle Zélande, a été le numéro 7 « Port Maurelle », de là nous nous sommes rendus à « Swallows cave ». Certains diraont que la grotte est défigurée par les graffitis  et c’est vrai, cependant on s’est amusé à chercher les plus anciens (des chasseurs de baleines) avec un certain intérêt. La pêche au harpon s’est aussi révélée fructueuse en nageant juste à coté du bateau. Ryan a attrapé un petit barracuda qu’on a mangé avec plaisir. J'y ai aussi pris l'une de mes photos préférée de Tonga que vous découvrirez à la fin de ce post.



Et voilà après cela on est allé en ville pour continuer de travailler sur notre liste de préparatifs avant le départ pour la Nouvelle Zélande, on a commencer à se renseigner sur la météo et décidé d’engager Bob Mc Davitts (météorologiste Néo-Zélandais) pour planifer avec nous notre route.
En ce moment nous sommes dans le groupe d’îles Ha’apai plus au Sud, nous avons continué à nous déplacer d’île en île tout en réalisant quelques projets de notre liste.  Ce groupe n’est plus aussi protégé que Vava’u mais ça n’est pas catastrophique, il est aussi beaucoup plus désert (certains plaisanciers ne le visitent même pas). Les villes se font plus sales avec un gros problème de traitement des déchets et les gens parlent moins Anglais, mais n’en restent pas moins souriants et le snorkeling est plus riche. Nous attendons un bon moment pour partir, on vous tiendra au courant à travers le blog de Ryan et ses "positions reports".

Eh oui! Les vaches aussi ont le droit d'aller à la plage, avec le son c'est encore mieux!

lundi 3 octobre 2011

Nos aventures à Nuie



Sur la route qui fait le tour de l'île, il y a de petits panneaux indiquant les sites touristiques : des de vues, des grottes, des piscines naturelles, des failles... Nous avons visité ce jour-là le gouffre de Togo, la grotte de Vaïkona et les piscines de Lima. 
La randonnée pour accéder au gouffre de Togo n'est pas trop difficile, une vingtaine de minutes dans la forêt/jungle avec un chemin bien dégagé, et puis soudain le panorama s'ouvre sur des falaises sombres pilonnées par un océan déchaîné. Le paysage est à couper le souffle. Je ne sais si les images peuvent rendre justice au spectacle. Et ce n’est pas tout, après cela on descend dans la faille avec un environnement lunaire de roches, de sable avec quelques palmiers perdus au milieu et dont on se demande comment ils sont arrivés là. Il y aurait de quoi passer un peu de temps à installer des cordes pour la grimpette mais l’emploi du temps était un peu chargé.



Jared Kiebele photo
Ensuite nous sommes allés à la grotte de Vaïkona, qui  est censée être visitée avec un guide. Celui-ci avait donné les indications pour s’y rendre à Sarah et Stof de Takalani qui y étaient allés la veille. La randonnée pour s’y rendre était un peu surréaliste, on suivait de vieilles flèches rouillées, nous déplaçant au mileu d’arbres, de pandanus et de mousse encadrés ici et là par des rochers avec un aspect définitivement  coralien qui dénotent totalement au milieu de cette végétation luxuriante, on a l’impression d’être en plein rêve à voir ces deux paysages aquatique et sylvestre se superposer. La descente dans la grotte se fait le long d’une paroie calcaire, une corde est là pour aider mais c’est très glissant, il faut faire attention à bien prendre ses prises surtout au niveau des pieds, du coup on est très concentré dans ces déplacements. Un petit baudrier et une corde supplémentaire rendraient cette étape plus sûre.
Une fois glissés dans la première cavité, on retrouve le vert partout et le ciel avec un ouverture qui nourissait différentes plantes et mousses. Pour traverser et entrer dans la seconde grotte (à demie submergée), il faut plonger à quelques mètres de profondeur puis remonter de l’autre côté. Je n’ai pas pu m’y résoudre (trop d’angoisse personnelle), mais il y a aussi la possibilité d’escalader au dessus ce que j’ai entrepris avec confiance et joie! L’eau est froide une fois dans la grotte mais comme on est occupé avec sa lumière et le chemin à suivre on survit, je recommande cependant une petite combinaison pour en prifiter davantage. Il n’y  a pas grand chose à voir dans l’eau mais c’est intéressant d’aller de grotte en grotte et de les découvrir à la lumière de sa lampe. Au retour le passage sous l’eau qui mène à la lumière du jour apparaît comme une ouverture bleue turquoise hypnotisante, dommage que je n’ai pas de photo!


Pour finir, notre dernier stop a été les piscines de Lima, nous sommes revenus plus tard pour aller nager avec les baleines qui semblent venir profiter de la rencontre de l’eau de mer et de l’eau douce. On a nagé au dehors du récif coralien, c’était ma première experience de nage dans la grande bleue profonde, la perspective de voir des baleines avait dû me donner des ailes, ou plutôt des nageoires! On a pas eu la chance de nager près des baleines et on a eu du mal à rentrer par où on était venu à cause du courant, j’ai eu un peu chaud mais on y est arrivé.





Nous avons visité d’autres endroits, des grottes, d’autres piscines naturelles et cela ne représente que peut- être 20 % des sites signalés sur la carte de l’île, de quoi planifer une autre visite si un jour cela se présente et sans hésitation!
















Photo J. Kiebele


Les baleines dont j’ai à peine parlé sont sans conteste un élément déterminant dans notre enthousiasme concernant Nuie. Elles viennent à la nuit tombée autour des bateaux et on les entend souffler en prenant l’apéro sur le pont et chanter la nuit une fois le bateau fermé. J’ai fait un enregistrement mais ça n’est pas exceptionnel. Il y a des souvenirs qui ne se fixent sur aucun autre support que notre mémoire. Le chant des baleines, c’est la musique qui a bercée le diner de notre premier anniversaire de mariage. Et on s’est senti les plus chanceux du monde de recevoir ce cadeau, d’être là, de vivre ce que l’on vit, ensemble.

Merci Nuie!


Photo J.Kiebele

mardi 27 septembre 2011

Nuie, une petite introduction


Autant vous dire tout de suite qu'après les Marquises, c'est notre deuxième coup de coeur et il y a vraiment de quoi : la singularité de l'île, la gentillesse des employés du Yacht-Club, la mutiplicité des activités sur terre et dans l'eau, devraient pouvoir séduire les plus réticents.

Nuie est une île et un pays avec son propre drapeau, elle fait biensûr partie du Commonweath (c'est le cas de nombreux îles du Pacifique qui furent sous domination Anglaise) et est donc sous protectorat de la Nouvelle Zélande. Sa monnaie est le dollar Néo-Zélandais avec quelques pièces spécifiques que l'on ne peut utiliser que sur l'île (tout comme les Cooks). Mais pour nous, marins aux longs cours (ou presque), sa première particularité a d'abord été son aspect, il s'agit d'un massif coralien élevé. De loin on aperçoit les falaises aux différents tons de gris et une végétation dense au sommet. Ses falaises le long de la côte s'ouvrent en une multitude de grottes et de failles qui excitent la curiosité du spéléologue enfoui au fond de vous. En ville vous trouvez tous les services pratiques , petits commerces,poste, banque (attention il n'y a pas de distributeur de billets automatique, il faut aller à l'intérieur pour changer ou retirer de l'argent et la commission est salée!).  Au port il faut utiliser une grue pour monter les annexes sur un petit parking, il n'y a pas d'instructions mais c'est assez simple à manipuler et assez ludique.


Au niveau mouillage s'ancrer juste en face du port n'est pas simple, il y a beaucoup de patates de corail et la tenue n'est pas exceptionnelle. Heureusement, il y a des corps-morts loués par le Nuie Yacht Club (15$ NZ/ jour). C'est un endroit bien sympathique avec accès grattuit à internet, boissons à prix modiques, une grande bibliothèque pour échanger des livres, des produits locaux en vente, ect... Ses employés sont très serviables et agréables, ils vous aiguilleront pour votre visite de l'île et peuvent vous renseigner aussi sur la Nouvelle Zélande.

Côté ventre on a aimé le Unga cafe en ville et le Wash away cafe (jolie vue), rien d'exceptionnel dans l'assiette mais très bon, le Chicken pie du Unga et son café glacé (expresso et glace vanille) ont régalé nos papilles. 

Pour faire le tour de l'île vous pouvez louer des vélos, des petites motos ou encore des voitures (50$ NZ avec la possibilité de louer des vans contenant jusqu'à 12 personnes pour le même prix, ce qui devient très très attractif!). Nous en avons loué un avec Fleur, Yelle et Holger du bateau Libis, Vincent membre d'équipage sur Balquhidder, et Jared et Christine d'Archateuthis, et pour savoir tout ce que l'on a fait... Va falloir attendre le prochain post!

dimanche 11 septembre 2011

Anniversaire de mariage

Aujourd'hui c'était notre premier anniversaire de mariage. On y a pensé avec le sourire aux lèvres, des souvenirs heureux plein la tête et la certitude que l'on ferait pareil si c'était à refaire. Le mot 'parfait' que je déteste tant, ne cesse de me revenir pour décrire cet événement. J'imagine que je vais devoir le tolérer en y ajoutant peut être, que ça l'était pour nous.
Aujourd'hui j'ai pensé aux amis et à la famille qui avaient fait le déplacement, à ceux qui ne pouvaient être là mais qui ont regardé leur montre en pensant à nous, à mes demoiselles d'honneur maintenant dispersées aux 4 coins du monde… Je voulais dire un grand merci à chacun pour leur présence, leur pensées ou leur aide, en ce jour merveilleux.

Ca c'était la partie glamour, maintenant voilà où nous sommes pour ce premier anniversaire : au milieu du Pacifique, dans un roulis perpétuel, le coeur parfois au bord des lèvres, propre juste le minimum et sexy … peut être quand on arrivera!
 S'il y a une chose que l'on apprend vite en naviguant c'est qu'il est quasi impossible de tenir une date précise. Mon anniversaire il y a un mois a été fêté quelques jours plus tard à Bora-Bora parce qu'avant on était en route et pour l'anniversaire de mariage c'est la même chose. Il nous a fallu attendre le bon créneau avec suffisamment de vent pour partir d'Atutaki et c'est tombé là!  Ce n'est pas très grave car le temps lui aussi est une notion qui change quand on navigue et célébrer un événement le jour même ou quelques jours plus tard (quand on ne regarde presque jamais son calendrier) ça ne change pas grand chose! Et quand on me posera la question je pourrais dire en riant que nous étions au milieu de nulle part et pas bien frais, de plus ça laisse de la marge pour faire mieux l'année prochaine !

Le premier anniversaire de mariage est celui des noces de coton. Pas vraiment ce dont on a besoin sur le bateau où l'on privilégie les tissus qui sèchent vite et n'emprisonnent pas trop l'humidité! Alors j'ai décidé que cet anniversaire serait celui des souvenirs heureux, immatériels, ceux d'il y a un an comme ceux que l'on fabrique en ce moment et pendant le voyage. On pourra s'amuser à convertir nos photos en kitsch coussin-souvenirs plus tard si le coeur nous en dit... Ou pas! ;)
Et peu importe le roulis, le mal au coeur, les repas de luxe qui sortent direct des boîtes de conserve, la route qui s'allonge; parce qu'il n'y a nulle part ailleurs où l'on voudrait être l'un sans l'autre.

Happy anniversary my love!

mercredi 7 septembre 2011

Aitutaki, passera, passera pas?!



Après 6 jours de traversée, nous sommes arrivés à Aitutaki, Jared et Christine étaient arrivés avant nous et les nouvelles semblaient bonnes quant à nos chances de pouvoir entrer dans la passe étroite et peu profonde.  Notre tirant d’eau est de 1.7 mètres et un banc de sable à la fin de la passe indiquait bien souvent 1,8 mètres de profondeur. J’étais un peu sceptique sur nos possibilités de réussite, Ryan semblait assez confiant : « ce n’est que du sable on va le repousser avec notre quille en entrant il n’y a rien qui peut endommager le bateau là dedans ».
On attendu la mi-journée pour entrer dans la passe à marée haute. Il a fallu attendre un moment car il y avait du trafic avec 3 bateaux qui sont sortis avant, deux autres devaient encore sortir mais l’un d’eux a eu un problème et on est entré entre-temps. Jared est venu nous attendre avec son annexe « squib » et nous a ouvert la voie. A l’avant je me liquéfiais, car la passe est bien la plus étroite que nous ayons jamais franchie. Merci Jared de ton aide car je n’en menais pas large ! Une fois entré on s’est mis sur le côté pour laisser les bateaux se réorganiser dans le minuscule port ainsi que ceux qui souhaitaient en sortir. Les deux bateaux ont été pris sur le banc de sable et bloqués pendant quelques minutes, l’un d’eux a pu sortir tandis que l’autre a rebroussé chemin.


Le mouillage dans le petit « port de poche » se fait en jetant l’ancre à l’avant et en reliant deux cordes de l’arrière du bateau à des cocotiers à terre. Ca fait de vous une personne très très près de ses voisins ! Et on a pas eu de chance car les nôtres étaient un poil bruyant (vous savez ces gens qui ne peuvent pas se parler sans se crier dessus de la manière la plus désagréable quelque soit le ton de la conversation). Ca m’a rappelé un peu le camping à Yosémite et ce n’est pas un compliment !

Heureusement notre expérience d’Aitutaki ne s’est pas limité à cela, c’est vraiment une destination sympatique. La nourriture redevient un peu moins chère, la location de scooter à la journée est très attractive et surtout, surtout on a pas vu un requin dans le lagon !!!!!!!

On a donc eu une journée de folle épopée autour de l’île, les routes étaient un peu cabossées et pas toujours goudronnées mais on s’est bien amusé. C’était une autre manière de découvrir le paysage, de le voir défiler devant nos yeux, les cheveux dans le vent. On a regardé les maisons colorées, les volatilles se pousser en vitesse de notre chemin, les cochons dans leur enclos, la jungle, les parties plus domestiquées, les petits resorts, les gens sur leur scooter avec les tout-petits accrochés derrière eux, les pancartes « no flight on Sunday » (pas de vol le dimanche, jour de Dieu)…  C’était vraiment une virée sympatique, on même pu se payer le luxe de manger loin du bateau sans se soucier de retour !



Côté océan on en a bien profité aussi en allant faire du snorkeling du côté des bénitiers géants. Il fallait prendre l’annexe un bon moment avant d’arriver mais ça  valait le coup. C’était tellement beau qu’on y est allé deux fois, on a été impressionné par la taille de ces créatures mais aussi par leur environnement, du corail vivant et très divers partout et bien sûr des petits poissons tout autour !  et pour moi un vrai rêve car AUCUN REQUIN ! On a pu voir les installations des fermes de bénitiers géants avec pour flotteurs des bouteilles en plastiques et une sorte d'égouttoir pour la vaisselle qui contenaient les bébés bénitiers, protégés par un couvercle des prédateurs commes les poissons-peroquets. On a pique-niqué sur un petit îlot juste à côté et pu observer une colonie d’oiseaux avec une longue queue rouge et leurs petits.











Après avoir bien profité on s’est remis en route pour le récif de Beveridge mais la météo ne nous a pas permis de nous y arrêter, on a donc continué en direction de Niue.

vendredi 2 septembre 2011

Translation and English version

Dear English speakers readers,

You can use the gadget "Google translate" on the right side of the webpage to translate my blog. We will have something better later but for now it is our solution. We hope you will still enjoy the posts!

Les passages



Les passages sont des moments au statut étrange ponctuant notre voyage. Ils ont pris une valeur différente avec le temps et nos sentiments envers ces moments sont assez ambivalents.

Chaque passage a eu une signification différente depuis le début de notre voyage. Le premier passage (par « passage » j’entends un temps de navigation en mer de plusieurs jours et sans arrêt) de 3 ou 4 jours avant de s’arrêter pour la première fois en Baja était comme un mini test, avec un bon nombre d’appréhensions : vais-je avoir le mal de mer ? A quel rythme vont s’enchainer nos tours de garde ? Va-t-il y avoir beau temps ou va-t-il falloir resté à la barre sous la pluie tout le temps ? Est-ce qu’on a bien fait de partir sans être vraiment prêt ? Bref, en une question , va-t-on y arriver ?! On ne sait toujours pas s’il aurait été mieux de partir plus tard et on ne le saura jamais mais après cette traversée on a trouvé un équilibre dans le rythme de vie à bord, on a vu que l’on « pouvait le faire », que le mal de mer s’estompait après quelques jours misérables et  on a décidé d’investir dans un régulateur d’allure parce qu’être à la barre tout le temps c’est épuisant !

Le deuxième « vrai passage » était un peu plus stressant car on savait qu’il serait long avant d’arriver aux Marquises et qu’il s’agissait cette fois de traverser un océan. Nos questions étaient un peu différentes, plus ancrées dans l’éventualité d’une urgence ou d’un danger, avec une récurrence de ces mots : « que fait-on si », qui deviennent un passage obligé lorsqu’on s’éloigne des côtes. Que fait-on si on a plus d’eau, plus de nourriture (assez impossible cependant au vue des tonnes de provisions !), que fait-on si ceci ou cela casse, que fait-on si le bateau coule… On avait remis les mâts peu de temps avant le départ et on a avait changé tous les gréements (câbles qui relient les mâts au pont), il fallait donc ne pas trop pousser le bateau. Cette traversée nous a appris que le régulateur d’allure était un bon investissement, que Shalimar est un bateau solide et dans lequel nous pouvons avoir confiance et que trop de produits frais ça pourri à bord et ça sent mauvais !

Le troisième passage des Marquises jusqu’aux Tuamotus a aussi été notre premier « convoyage » avec Archateuthis. Nos bateaux vont à peu près au même rythme, on s’appelait à la radio pour prendre nos positions respectives, prendre des nouvelles des personnes à bord et faire un point météo. Je pense qu’il a aussi s’agit de notre premier passage plus routinier, plus à l’aise aussi ; on a poussé le bateau un plus, avancé à meilleure allure… Parallèlement il le fallait car du mauvais temps venait vers nous et c’était un peu la course contre la montre pour arriver à Makemo avant lui. On y ait parvenu, seulement on a eu juste le temps d’entrer (voir Makemo, ancré au milieu d’une piscine) !

Notre quatrième passage a été un peu secoué, il nous fallait arriver à Tahiti afin d’accueillir la famille de Ryan et faire nos papiers officiels. Du coup, on est parti sur une mer qui nous a fait le gros dos et on a décidé tant que possible de ne pas réitérer l’expérience tant qu’on le pourra. Partis tout gaillards, on est arrivé bien penauds !
Nous voilà maintenant dans notre cinquième traversée entre Bora-Bora et les îles Cooks. Celle-ci est particulière dans le sens où l’on est pas sûr de sa fin. On se dirige vers Aitutaki mais la passe en est peu profonde et l’on est pas sûr de pouvoir entrer. Si ce n’est pas le cas, on se dirigerait à 200nm de là à Palmerston mais si le vent tourne on ne pourra y rester en sécurité. Après cela le récif de Beveridge est sur le chemin mais là encore si le temps n’est pas clément il est impossible de entrer. Enfin vient Niue, dont les corps morts sont sur la partie ouest de l’île dont si le vent tourne dans cette direction, aucune protection et donc un départ obligatoire. On pourrait traverser tout cela sans rien en voir si l’on est dans l’impossibilité de s’arrêter! Aux dernières nouvelles cependant on devrait pouvoir entrer à Aitutaki, ouf !

Maintenant si vous nous demandez ce que l’on pense des passages on va vous dire : ENNUYEUX / BORING ! C’est le premier mot qui vient à l’esprit. Ryan a définitivement fait son deuil de ne pas aimer ces moments-là plus que ça. Et moi je ne savais pas quoi en penser dès le départ. Il me semble cependant que j’ai appris à les vivre avec moins d’appréhension cependant.
Avec le temps on a pu s’apercevoir que nos marques étaient prises, que l’on avait davantage confiance en notre connaissance du bateau, que l’on pouvait le pousser plus et sans risque (faut dire que l’on réduisait les voiles dès que l’on arrivait à plus de 5 noeuds lors des deux premiers passages quand la limite du bateau est de 7.5 !). On continue les gardes de nuit en sortant notre tête tous les ¼ d’heure pour bien regarder autour de nous, au moindre bateau aux alentours on est sur le pont (ce qui n’arrive pratiquement jamais). Encore une fois le régulateur d’allure c’est que du bonheur  et cela joue très bien le rôle d’un troisième membres d’équipage!
Si je regarde la vie en noir, j’appréhende les passages car on ne peut pas faire grand chose (surtout les deux ou trois premiers jours), même dans de bonnes conditions, le bateau tangue toujours ce qui rend tous déplacements plus difficiles mais pas seulement cela, car être assis et lire peut aussi devenir un challenge pour votre estomac ! En parlant de celui-là je ne sais pas comment le réguler. Je n’ai jamais vraiment faim mais ça ne marche pas bien pour moi si je le laisse vide. Il faut le faire fonctionner régulièrement même si ce n’est pas avec beaucoup, du coup on grignote toute la journée et la nuit (ça m’aide à me réveiller quand vient mon tour de garde). J’ai l’impression de devenir énorme ! Cependant lors d’un plus long passage(de plus de 4 jours), il me semble que la tendance s’inverse et que l’estomac a besoin de moins en moins de nourriture. Les deux ou trois premiers jours restent assez misérables côté mal de mer mais on fini par s’accoutumer.

Ces moments ont un statut particulier, il ne s’agit parfois pas de regarder les choses en noir ou en blanc. Ils sont de petits sas de décompression où après avoir été en mode « voyage, visite, snorkeling, pots avec d’autres plaisanciers, découvertes, resto, magasins, ect…», on repasse en mode à deux, puis en individuel avec beaucoup de temps pour penser, prendre du recul sur ce que l’on a vu, appris, partagé, un moment d’intériorisation. Du temps pour se préparer à la nouvelle destination aussi.
Mes principales activités pendant ces traversées sont : ciné, littérature, repos, écriture, « cuisine » (le plus simple et rapide possible). Et les deux premiers jours avec mon cœur au bord des lèvres je me dis parfois : « Mais pourquoi on prend pas l’avion comme tout le monde ! » ! Pourtant passé cela je prends le rythme et en général, un jour de plus ou de moins après une semaine en mer, ce n ‘est plus vraiment un problème.


Voilà, cela vous donne un aperçu de ce qu’est un passage pour nous, c’est peut-être bien loin de l’image romantique que l’on s’en fait mais c’est aussi une partie indispensable de notre voyage, une transition à la fois physique et morale. Ce n’est pas notre partie préférée de l’aventure mais c’est une partie indissociable. Un moment avec Shalimar, nous deux et le roulis parfois berçant parfois écœurant et le vent on l’espère mais avaec modération!

lundi 29 août 2011

Bora-Bora touristique oui, mais toujours belle!


Note for English speakers, we've been trying to add the translator, as Liz rightly proposed, but the link didn't work at that moment, we will try again once inTonga, sorry!

 Après avoir mis la petite famille dans le taxi pour prendre le ferry du retour, Ryan, Bev et moi sommes retournés à Tahiti. Une grande et bonne nouvelle nous y attendait : notre pièce de rechange pour notre régulateur d’allure ! Et on a le plaisir de vous dire qu’elle fonctionne à nouveau à merveille !  On en a profité, pour aller faire du « perle shopping » avec Bev, je ne suis pas sûre que nos portes-monnaie aient vraiment appréciés cependant. Il y a un truc incroyable à propos de ces beautés, plus vous les admirez, plus vous trouvez cela magnifique ! Pour mon anniversaire j’ai choisi avec Ryan une magnifique perle couleur « paon » (verte et aubergine) en forme de goutte que j’ai fait montée sur un collier tout simple en argent. Le résultat me plaît beaucoup. Ryan pour sa part a opté pour une perle sculptée dans les tons gris, se seront nos beaux souvenirs de Tahiti !

Nous avons ensuite quitté Tahiti pour Bora-Bora avec deux jours de traversée qui ont permis à Bev de voir un peu comment se passe la vie à bord lors d’un passage. Celui-ci s’est déroulé dans de bonnes conditions ce qui ne gâche rien ! De beau matin, nous avons découvert l’élégante  silhouette de Bora-Bora avec ce qui reste du volcan qui l’a formée et son anneau de corail tout autour et nous avons été séduit. On avait entendu ou lu beaucoup de choses négatives sur cette île, qu’elle était trop développée, trop touristique, etc.… Et on ne peut nier que c’est touristique et qu’il y a des hôtels dans de nombreux lagons, mais ceux-ci ne sont que des petites cabanes sur l’eau, il n’y a ni gros hôtel de plusieurs étages, ni paysage totalement défiguré. La route est un peu trop près du rivage mais à part cela c’est assez tranquille.

Nous avons pris un corps-mort au Yacht Club de Bora-Bora qui venait juste de rouvrir avec une nouvelle équipe dynamique et sympathique. On vous le recommande, ils sont en train de mettre un website en place qui devrait donner toutes leurs infos. C’était un mouillage reposant après la baie de Cooks et Tahiti qui sont assez profonds et toujours une épreuve de force pour Ryan avec notre vieux guindeau.
A Bora-Bora on s’est reposé un peu, on a fêté mon anniversaire (enfin!),on s’est promené, on a fait du snorkeling et on a retrouvé Jared et Christine d’ Archateuthis, que Bev a enfin rencontrés après avoir tant entendu parlé d’eux avant  qu’elle ne reparte quelques jours plus tard un peu émotionnée. Je regrette un peu car il y a pas mal de choses à faire comme randonner au sommet de la montagne ou naviguer autour de l’île que nous n’avons pas eu le temps de faire mais on ne peut pas tout faire ! Ryan a installé la nouvelle pièce pour le régulateur d’allure, j’ai fait une mini-rando avec Christine.


Mais une rencontre nous a frappé, c’est la petite dame que vous voyez avec sa petite-fille sur la photo. On l’a rencontrée à la banque, elle nous a expliqué qu’elle vivait là depuis 30 ans mais qu’elle rêvait toujours de son île Revovai qui fait partie des Australes, elle ne cessait de nous dire : « Parce que c’est JOU-LI ! », pour elle Bora-Bora n’est rien en comparaison. Si jamais un reportage est programmé à la télé, elle va veiller même si c’est tard rien que pour avoir un petit parfum de son île. Elle nous a aussi dit de bien nous méfiez à Tahiti « parce qu’il y a des VOU-leurs ! ». Elle nous a expliqué qu’il ne fait pas aller à la banque le soir et que quand elle y va elle planque son argent et sa carte bleue dans son soutien-gorge ! Un vrai personnage et une couronne de fleurs au parfum enivrant pendant toute la conversation.

mercredi 24 août 2011

Moorea, un séjour en famille





Il y a des escales qui n’ont le goût d’aucune autres et Moorea en fait partie car nous avons eu la chance d’y recevoir la famille de Ryan : sa mère Bev, sa sœur  Kirsten , son beau-frère Jason, son neveu Connor  et sa nièce Paityn. Nous avons séjourné dans la baie de Cooks, eux au Bali Hai, un très sympathique mini-resort et nous ancrés juste en face avec Bev à bord. Poucette a servi de navette entre les deux ainsi que les kayaks du resort (on a réussi à retourner un double canoë, enfin il paraît que je n’ étais pas assise où il faut !). Les radios ont fait office de téléphone et je crois qu’il n’y a rien de plus mignon que d’entendre Paityn nous appeler  de sa petite voix « Shalimar, Shalimar, Shalimar mobile ».


Et on en a eu des aventures ! Entre les promenades jusqu’aux champs d’ananas, la location d’une voiture pour faire le tour de l’île, la visite du « tropical garden » où nous avons essayé leurs confitures et glaces (mention spéciale à celles au tiaré !). Bien sûr il y  a eu la plage, avec ses jeux dans le sable, ses pâtés qu’il faut absolument prétendre manger avec délice. 
Et le snorkeling ! Connor s’est entrainé dur depuis le Mexique et il est maintenant très à l’aise dans l’eau. On y est allé plusieurs fois pour prendre des photos. Bon ce qui a moins bien marché en revanche c’est « Aunt Alex » qui a totalement oublié de retirer le cache de l’objectif ! Et Jason qui comme moi a une phobie des requins, s’est découvert une passion pour la vie sous-marine. Paityn a pratiqué la natation avec sa planche comme un petit poisson dans l’eau.
On est aussi allé à la baie d’Opuhonu avec Poucette, un voyage mouvementé qui a été comparé par Connor comme étant mieux qu’un manège de Disneyland et Legoland combiné !
Connor et Paityn collectionnaient les noix de coco qu’il ne fallait surtout pas ouvrir et  en ont choisi chacun une à nous donner le jour de leur départ, les autres sont retournées dans la nature. Avec les poulets (qui sont partout en liberté), c’est ce qu’ils pointaient à tout bout de champs. « wahou, une noix de coco ! », et même sous l’eau !

Les hommes ont été ravis par de jolies danseuses et des "guerriers" le temps d'une danse "du cochon", un souvenir assez hilarant!


Pour les papilles, on a partagé nos repas avec du poisson frais, du riz à la noix de coco. Uncle Ryan a montré comment ouvrir une noix de coco et faire des chips avec (léger goût de pop-corn), ce qui a séduit Jason, qui a promis de partager à son tour la recette, alors est-ce qu’il a essayé à la maison ? Les enfants ont découvert les ramboutans  un fruit de la famille des litchis, mais en plus poilu, notre réserve a été écoulée bien vite. J’ai montré à Kirsten comment faire la sauce sashimi comme Valentine de Toau (miel, ketchup, moutarde, sauce soja, sauce d’huitre à part égale, puis wasabi selon votre goût, j’aime ajouter des graines de sésame mais c’est perso). Gramy Bev était de vaisselle et photographe officiel de chaque évènement.


Et c’est passé vite et les journées étaient bien remplies pour profiter au maximum. Une semaine ce n’est rien quand on ne s’est pas vu pour certains depuis notre départ en octobre 2010 ! La vie continue à San Diego, les enfants grandissent et on assiste à cela en pointillé… Même si grâce à internet on attrape quelques miettes, ici et là, de leur vie là-bas.







Ryan m’a dit que cette visite l’avait marqué. Car s’il avait essayé d’anticiper ce que serait notre nouvelle vie, il n’avait pas pleinement pensé à l’impact que cela représenterait pour sa famille. Bien sûr on pensait beaucoup à Bev sachant que se serait dur pour elle de ne plus nous avoir près d’elle et qu’elle allait s’inquiéter lors de passage. Mais ce que l’on avait pas anticipé c’était que cela pousserait la famille à voyager pour venir nous rejoindre, à trouver comment faire tenir cela dans le budget, faire faire un passeport pour tout le monde, repousser ses phobies (avion et requins n’est-ce pas J !)…. Pour Bev ça a reveillé ce vieux rêve qu’elle et John avait eu au début de leur mariage d’avoir un jour un bateau et de simplement partir…

Alors oui, Moorea, c’était vraiment une étape très spéciale pour nous, merci la famille d’être venue, on est heureux d’avoir pu partager ces moments précieux avec vous.