dimanche 8 juillet 2012

Les sous vêtements de la vieille dame (Shalimar spa 2)



Si vous avez suivi le blog vous savez que nous sommes en plein chantier et que les maillots de bain sont au placard ! Voici maintenant un mois que Shalimar est bien au sec dans une « tente » individuelle, ses espars (mâts et bômes) à tribord et un atelier de menuisier charpentier à bâbord. Il y a quelques semaines j’ai dit à Ryan que nous allions voir des parties de la vieille dame (un bateau est appelé « elle » en Anglais) que nous ne pensions jamais voir, il m’a répondu que nous allions voir des parties de la vieille dame que l’on aurait préféré ne pas voir, d’où le titre de cet article !
Je vais ici décrire les différentes étapes de nos grands projets pour les prochains mois, en partant de la coque, en passant par le pont en teck puis les mâts et enfin le vernis.


La coque, se divise en deux parties, une au-dessous de la ligne de flottaison et l’autre au-dessus. Pour la partie du dessous ce mois-ci Noel (le grand manitou des gréements à Norsand) nous a montré comment ouvrir les joints entre les planches qui protègent la coque. Il faut d’abord racler le long de chacune d’elles. Celles qui ne sont plus suffisamment étanches auront laissé passer de l’eau. Les planches seront donc noires au bord, le long du joint. On l’ouvre donc en retirant d’abord une couche de mastique puis on va chercher au fond la fibre de coton qui est chargée d’absorber le liquide, quand elle se gonfle et étanchéifie le bateau. Noel avait pleins d’outils sur lesquels Ryan a lorgné autant qu’il a pu, nous voilà avec de nouveaux outils à essayer de trouver en brocante maritime ! C’est un travail très physique environ une journée par côté. On a essayé de réduire les coûts en fabriquant quelques outils de fortune nous mêmes et ça  a fonctionné sur les joints vraiment fatigués mais après m’être fait mal à l’épaule à taper comme une furie pour défaire un joint sur environ 10 cm de long, Ryan et moi avons convenu que Noel serait probablement bien meilleur que nous pour finir la tâche ! La troisième étape consiste à marteler une nouvelle fibre de coton à l’intérieur, phase délicate que l’on laissera de nouveau à notre spécialiste. Puis il faudra recouvrir de mastique (rien d’artistique on devrait pouvoir se charger de ce travail), poncer, remettre un peu de bonne peinture au plomb sur le bois qui est exposé puis une bonne couche de peinture. Voilà pour ce qui est sous l’eau, maintenant voyons quel sort est réservé à la partie non immergée.
Une petite partie des outils de Noel
La peinture se fait vieille (plus de 6 ans), elle a pris des chocs, par exemple là où notre annexe  est amarrée, elle craque et laisse entrevoir la couche d’accroche à quelques endroits. Les patches faits au Mexique ne tiennent pas vraiment… On a donc décidé de faire un grand nettoyage et de tout enlever pour repartir sur de bonnes bases. On a parfois compté jusqu’à 7 couches de peinture sans compter l’accroche ! une fois la surface prête, on applique une couche de Metalex (une protection contre les petites bêtes qui souhaiteraient s’établir dans le bois, en vert sur la photo), plusieurs couche d’accroche, de l’enduit dans les trous puis quelques couches de la peinture finale. Pour le moment le côté bâbord en est à la dernière couche d’accroche, à tribord, pas grand chose pour le moment, j’ai commencé à retirer la peinture mais on va probablement finir un côté avant de passer à l’autre sinon il faut changer les échafaudages constamment.
Pour l’arrière du bateau, nous ne savons pas encore ce qui va se passer, le contreplaqué est assez fatigué et maintenant serait le bon moment pour le changer car nous avons un bon accès avec le pont en moins mais le processus est assez compliqué Noel l’estime à deux semaines de travail. On attend donc de voir comment sont les finances après deux mois dans le hangar, vous aurez plus de détails à ce moment-là.

au premier plan une baume avec ses pactches
En ce qui concerne le vernis  c’est un peu plus simple. Il a fait des bulles, s’est effrité, a pris des chocs. Nos mâts dont le vernis (Crystal) est plus costaud et moins exigeant quand à la fréquence de son application, ont besoin de quelques patches, d’un bon ponçage puis de quelques couches de vernis. A l’heure actuelle, nos bômes ont été retouchées et poncées, notre mât de misaine est poncé et en voie d’être retouché> En ce qui concerne notre mât principal il a besoin de patches plus importants car le bois a été trop abîmé (au niveau des barres de flèches notamment) il faudra évider puis coller une pièce en bois. Mais surtout il va falloir modifier certains des équipements afin que cela ne se reproduise pas !
Pour le vernis traditionnel sur le reste du bateau, les Tropiques l’ont sérieusement endommagé, entre bulles et lambeaux j’étais un peu désespérée mais nous avons eu vent d’un produit Kiwi (Néo Zélandais) qui fait fureur ici, il s’agit de UROXYS. On nous promet une protection jusqu’à 5 ans sans entretient ! Il ne s’agit pas d’un vernis mais de polyuréthane qui peut sécher en environnement humide (Bah oui, je vus l’ai dit c’est Kiwi !). Il bloque 99 % des UVs mais nécessite une couche d’accroche teintée en cas de bois qui aurait tendance à blanchir (ce qui est notre cas). Nous avons beaucoup d’espoirs placés dans ce produit pas donné du tout alors espérons que nous avons fait le bon choix. Le test effectué sur une dorade semble concluant quand au rendu, pour la longévité, il va falloir y croire et écrire un autre article sur le sujet dans 4 ans ! Mais avant ca il va falloir retirer tout le vernis et poncer (étonnant comme ce mot revient sans cesse) !

Et je vous ai gardé le meilleur pour la fin ! Le « refit » du pont arrière. Le teck trop usé et le contreplaqué qui n’était plus protégé suffisamment sont partis à la benne ! Mais le processus le plus long a été de finir le nettoyage après qu’ils aient été retirés. Il a fallu extraire des vis et clous tordus et oxydés un peu partout, désassembler les équipements qui doivent être réinstallés par la suite (ex : base pour le misaine, winch, barre), poncer l’ossature en bois, combler les trous avec des capuchons en bois (environ 700 et ça c’est que pour les vis !), évider puis faire des patches pour les poutres fragilisées et remplacer celles qui étaient trop abîmées (de l’iroko jaune nous a été conseillé pour cela). Tout cela en continuant de réfléchir comment nous allons aménager l’espace en dessous et au dessus du pont.
Les poutres rebouchées, multitude de soldats de bois
La poutre prête à recevoir le pont, les trous rebouchés, la
surface poncée et réparée, il ne reste plus qu'à ajouter
l'epoxy et le contreplaqué.


A gauche et au fond des patrons, à droite un panneau de
contreplaqué déja découpé
Pour le dessus nous avons réalisé des patrons pour les pièces de contreplaqué qui formeront le nouveau pont, elles sont au nombre de 6, quatre d’entre elles ont été coupées et ajustées. Une fois qu’elles seront prêtes et si notre budget nous le permet, nous devrions y coller notre pont en teck. Oui, coller ! Quand nous avons demandé à Noel comment ne pas avoir un pont qui fuit il nous a dit qu’il ne fallait pas utiliser de visses sur lesquelles il faut ensuite mettre un bouchon mais coller. Vous auriez dû voir la tête de Ryan c’était comique ! Mais avant cela il nous reste à déterminer beaucoup de choses comme les ouvertures pour l’accès au coffre de poupe (rangement sous le pont arrière), avec des questions comme : où et comment.
Le réservoir une fois retiré, une partie
 du bateau que nous n'avions pas vu et
espérions ne jamais voir!

le réservoir d'essence d'origine du bateau
45 ans, rouillé mais il fonctionne!




réparation d'une poutre, première étape,
retirer le bois en mauvais état
une fois tout le bois retiré grâce à un outil électrique (router)
Deuxième étape : retirer les bords
Fin du travail avec des ciseaux à bois,
il ne reste plus qu'à prendre les mesures,
tailler le patch en bois, coller, puis poncer
en conservant la courbe sur le dessus
Il nous reste aussi à décider de l’organisation en dessous, et oui autant construire les compartiments et étagères avant de remettre le toit dessus ! Et le débat est serré car la place est comptée. Nous avons décidé de construire une petite cabine à bâbord, on « perd » donc près de la moitié de notre espace de stockage tel qu’il était au départ. Une partie sera compensée par le fait que certains espaces non utilisés auparavant le seront après la rénovation et nous espérons d’autre part nous débarrasser de certaines choses. Alors que j’écris cela, je pense à notre container plutôt bien rempli qu’il va falloir vider avant de partir, je vais vous mettre une petite photo histoire de vous faire sourire un peu.

The old lady's underwear (Shalimar's Spa, part 2)




If you follow the blog you know that we are well under way with our repairs and that the swimsuits are in the closet! For a month now Shalimar has been dry in a shed, the spars (masts and booms) to starboard and a workbench to port. A few weeks ago I told Ryan that we would see parts of the old lady (a ship is called "she" in English) that we never expected to see. He said that we would see parts of the old lady that we would rather not see, hence the title of this article!

Here I will describe the various steps of our major projects for the coming months, starting from the hull through the teak deck and the masts and then varnish.


The hull is divided into two parts, one below the waterline and the other above. For the bottom part this month Noel (the head honcho of wooden boats at NorSand) showed us how to open the seams between the boards of the hull. We must first scrape along each. Those that are no longer tight enough will have let water in, turning the wood black along the seam. To open it, we first remove a layer of putty and then we look at the cotton fiber which is responsible for sealing the planks. It seals it by absorbing water and swelling up until it creates a water tight seal. Noel had lots of tools for this that Ryan was eying, we'll have to start watching for them at antique stores! This is a very physical job approximately one day per side so far. We tried to reduce costs by making some makeshift tools ourselves and it worked for awhile, but without the right tools, it puts a lot of stress on the arms and shoulder and Ryan and I agreed that Noel with the proper tools would probably be much better than us to finish the job! The third step will be to hammer home new cotton fiber inside, a more skilled phase that we will let our specialist do. Then we will cover with putty (This is a more unskilled task, so we should be able to manage), sand, put some good lead paint on the wood that is exposed and a fresh coat of paint. So, that is the hull below the waterline, now see what fate is reserved for the non-immersed part.
Noels caulking tools


The paint is a little old (over 6 years), she took some knocks, for example where our dinghy comes alongside, and cracked along the seams in a quite a few places. And patching done in Mexico had not really done much to improve it. The buildup of paint over the years was starting to take it's toll. So we decided to do a major refinish and remove all the paint to start on a good foundation. We found at least seven colors of paint on the hull(including colors that could only have been in fashion in the 70's), and who knows how many total layers of paint! It came off like a sheet of rubber under the heat gun. Once down to wood again, we apply a layer of Metalex (a wood preservative, for protection against critters who wish to settle in the woods, in green on the picture), several primer layers, some filler in the holes and then some layers of the final paint. For now the port side needs the last coat of primer, on the starboard side, we've only just started scraping. I started to remove the paint but we will probably finish one side before switching to the other as we would have to constantly change the scaffolding.

For the stern (the back) of the boat, we do not yet know what will happen, the plywood is pretty tired(delaminating) and now would be a good time to change it because we have good access under the (non-existent) cockpit. But the process is rather complicated and Noel estimated two weeks of work. We are waiting to see how the finances are after two months in the shed, you'll have more details at that time.

Sanded mast in the foreground with a few pactches
Regarding the varnish, it is a bit simpler. In some places on the cabin and rails there are bubbles, crazing, or dings from impacts. Our masts with Crystal Varnish had a newer and beefier build up and was less demanding with the frequency of its application, though it needs a few patches from impacts. A good sanding and a few coats of varnish should suffice. At present, our booms have been retouched and sanded, our main mast is sanded and patches are being re-touched. Regarding our main mast it needs larger patches because the wood was too damaged where the batten cars chafed the mast. We will have to modify some of the equipment so that it does not happen again!

For the other varnish on the boat, it was much older or had other issues, and the tropics had seriously damaged it and I was a little desperate. But we got wind of a Kiwi (New Zealander) product that is all the rage here, it is called UROXYS, and not really a varnish, but it looks like it. We are promised protection up to 5 years maintenance free! It blocks 99% of UV but still requires a tinted primer layer for wood that would tend to bleach in the sun (which is our case) as even non UV light will cause our wood to yellow. We have great hopes for this product, a test performed on a dorade box looks promising as it doesn't look plastic like, but for longevity, we'll have to wait and write another article about it in 4 years! But it will take awhile before I can remove the old varnish, sand and re-varnish (amazing how that word keeps coming up)!

And I've saved the best for last! The cockpit(rear deck). Too worn teak left little wood for the screws to hold too(letting in water) and the plywood under it was delaminated and rotting! But after removing the old deck, the longest process was to finish cleaning up after. We had to remove the broken screws and bent nails, remove all hardware to be re-installed later (steering gear, winches, cleats ), cleanup the wood frames, fill the holes with wooden pegs (about 700 and that is just for the screws!), chisel out rot and make patches for weakened beams and replace those that were too damaged (yellow iroko has been recommended for this). All this while continuing to think how we will develop the space below and above deck.


Beams plugged, many little "wooden soldiers"



Ready to receive the new deck, the holes filled, the
surface sanded and repaired, it only remains to add
the epoxy and plywood.


On the left and top are the templates, right panel
plywood already cut
For the above we have made patterns for the pieces of plywood that will form the new deck, there are 6 pieces, four of them are cut and fitted so far. Once they are ready and if our budget allows, we will glue on teak. Yes, glue! When we asked Noel how not to have a leaky deck he told us that we should not use screws that need to then have a plug but glue. You should have seen the head of Ryan when he heard Noel suggest something not traditional, that was funny! But before that we still have to determine many things such as openings for access to the lazarette (storage under the rear deck), with questions like: where and how.



The original fuel tank of the boat.
45 years old, rusty but it works!
The fuel tank once removed, a portion of
 the boat that we had not seen and
hoped never to see!






















Repair of a beam, the first step,
remove the timber in poor condition

All the wood removed with a power tool (router)
Second step: remove the edges with a drawkinfe
Finish with wood chisels and plane.
It only remains to cut the patch of wood and glue.
Then plane down any extra, retaining the curve on the top


New berth!
It also remains to decide on the organization below, and build compartments and shelves before putting the roof on! And the debate is tight because space is limited. We decided to build a small cabin to port, so we lost almost half of our storage space. A portion will be offset by the fact that some previously unused space will be available after the renovation and we hope to get rid of some things. As I write this, I think we pretty well filled a shipping container that will have to be emptied before we leave, I'll put a little photo later to make you smile a little.