mercredi 26 avril 2017

Retour au bercail

Shalimar entering Shelter Island, San Diego


Voilà cela fait presque 2 ans que je n’ai pas écrit. Tant de choses sont arrivées dans cet intervalle que ça va vous donner le tournis.

Tout d’abord nous avons décidé de revenir plus près des EU et de la famille. Il devenait trop difficile de travailler  à distance pour Ryan entre le décalage horaire et une longue absence de 5 ans. Plus Stella grandissait et plus vivre sur le bateau devenait compliqué notamment au niveau du bruit et de cette porte qui n’existait pas pour clore un peu son espace. Autant vivre dans un petit espace n’est pas compliqué quand on bouge tout le temps et passe son temps dehors autant ca devient compliqué dans une vie plus ‘rangée'. Le plan était de rapatrier  Shalimar par bateau container au Mexique et de profiter de la vie bon marché au Mexique afin de mettre de coté pour le prochain bateau.

Shalimar entering the partly submerged transport boat


Et puis, la vie s’en est mêlée. Ryan s’est vu proposer une très belle opportunité professionnelle qui pourra encore évoluer dans les prochaines années à San Diego. Entre le fait que le bateau ne nous semblait adéquat à notre nouveau rythme de vie et cette offre, il nous a semblé que tout pointait vers la Californie, la possibilité d’être plus près de la famille et pour Stella, de passer du temps avec ses grands-parents et cousins a fini de faire peser la balance vers un retour à San Diego.

Le bateau est arrivé sans encombre et s’était très émouvant de le voir entrer le port de San Diego après un si long voyage. Nous avons retrouvé avec plaisir notre petit port d’attache et quelques voisins toujours présents à la marina.

Nous étions heureux et soulagés car San Diego, on connaissait, on y avait nos attaches et se serait enfin plus simple…. Et bien tout change et la vie n’est jamais simple c’est ce qui la rend imprévisible, compliquée et belle.

Nous sommes rentrés dans une ville qui avait changé ou bien est-ce nous qui avions changé ? Nos amis ont continué à vivre sans nous et ce n’était pas toujours simple de retrouver ‘notre place’. Cette ville était le territoire d’un jeune couple quand nous sommes partis et il a fallu y faire cohabiter la vie de couple, de famille et professionnelle.
En janvier 2016, ma grand-mère s’en est allée, en pleine demande de Green Card ce qui ne rendait pas simple un départ pour la France et j’ai fait le choix de ne pas y aller, un choix qu’il m’a fallu accepter pendant les mois qui ont suivis. Elle restera pour moi cette femme secrète avec une histoire compliquée. J’espère qu’elle a rejoint d’une manière ou d’une autre ses deux enfants partis avant elle.
Quelques mois plus tard j’ai appris que je n’allais pas avoir de poste à l’école dans laquelle j'avais travaillé auparavant pour l’année suivante, là encore le monde avait continué de vivre et ne m’avait pas attendu, peu importe le bon travail que j’avais effectué auparavant, de l’eau avait passé sous les ponts...
Il m’a fallu du temps pour appréhender ce changement de vie, pour accepter de repartir de zéro même dans un endroit familier, pour accepter les non-dits familiaux qui resteront des secrets jusqu'au bout et pour retrouver mon équilibre dans ce nouveau monde terrestre et pourtant encore instable sous mes pieds.  Du temps pour réécrire ce blog, trouver quoi dire, comment le dire. Enfin du temps pour planter mes racines, nos racines…


Je m’étais souvent demandé pourquoi les blogs de voyage que je lisais s’arrêtaient si abruptement, ce qui se passait après, pourquoi personne n’en parlait. Bien sûr j’avais mon idée sur le fait que personne ne le faisait car ce n’était pas très intéressant (visa, train-train quotidien...) et si la vie de tous les jours tout le monde la connaît, je trouve le travail à faire sur soi très profond et le choc des cultures, un clash de 10 sur l’échelle de Richter. Pourtant après 6 mois, nous avons trouvé une nouvelle orientation à notre vie et plus d’un an après ce changement, je peux dire que nous avons retrouvé un équilibre et nous essayons de profiter un maximum de ce que nous offre la vie à terre, dans une grande ville et proche de la famille. Ce que l’avenir nous réserve je ne le sais pas, les voyages seront toujours partis intégrantes de notre vie et après un an sans sortir du territoire Américain, ça nous démange ! Stella nous demande souvent quand nous irons en Nouvelle Zélande ou en France, bientôt, ma petite voyageuse, bientôt…