samedi 16 juin 2012

Le Spa de luxe de Shalimar (1)




Après les îles paradisiaques et les destinations uniques, nous voici en Nouvelle Zélande en plein automne, c’est-à-dire bien souvent sous la pluie. Les copains de voile sont pour ainsi dire presque tous partis pour Fidji et pour nous commence une période de travail intensif sur le bateau. Pour voir cette période « avec des lunettes roses » (comme dirait Claire) j’ai décidé de l’appeler « le spa de Shalimar ».

Depuis que nous sommes partis et même avant cela, nous savions que le bateau n’était pas prêt, qu’il nous manquait des équipements, de l’expérience et du temps. C’est toujours le cas me dit-on souvent mais je pense que c’est particulièrement vrai sur Shalimar, un bateau en bois de 45 ans. Si vous avez suivi le blog régulièrement vous avez vu que nous avons vidé notre « grenier » quelques jours avant de partir, transféré son contenu sur le bateau sans avoir trop le temps de trier  et que nous sommes partis sans pilote automatique (du moins un qui fonctionne), sans régulateur d’allure (donc une obligation d’être sur le pont tout le temps), sans vraie protection contre le soleil dans le cockpit et j’en passe ! Petit à petit nous avons équipé le bateau, parfois avec les équipements que nous avions emmenés mais pas encore installés, et parfois avec ce que nous trouvions dans les pays traversés (au Mexique c’est la galère et après il n’y a presque plus rien). Les personnes qui nous ont rendu visite sont souvent venues avec une valise supplémentaire import direct, sûr et sans taxes! La Nouvelle Zélande c’était donc un peu notre mât de cocagne, un pays où l’on pourrait travailler sur le bateau, finir de l’équiper, changer certains aménagements, avoir le temps de faire les choses et travailler pour pouvoir se permettre tout cela, un moment espéré, attendu.

       

Exemple de projet très attendu, ouvrir l'espace occupé par l'ancien frigo afin d'accéder à plus de rangement, de faire un réfrigérateur sur mesure et faire une petite cabine supplémentaire...



















Depuis que nous sommes en Nouvelle Zélande, on a parfois déchanté car les prix sont élevés (même sans les taxes GST car notre bateau est étranger). La radio FUSION que nous voulons nous offrir pour avoir un meilleur « Sound system » est moins chère aux US qu’ici alors que c’est une compagnie Néo Zélandaise ! L’importation d’un produit des US coûte en général assez cher à cause du transport mais on a été très bien épaulé par Glen et Bob de Cater Marine à Opua que l’on recommande. On a aussi parfois opté pour du matériel d’occasion comme une éolienne pour 500$ NZ au lieu de 1700$ NZ neuve. Reste à espérer que ca nous conviendra car il n’y a pas de retour de marchandises.

Nous voilà hors de l’eau depuis 3 semaines, cela nous a pris du temps de comparer les solutions, les budgets, et de faire notre choix. Le moins cher : construire une tente de fortune  autour du bateau afin de pouvoir travailler malgré la pluie, le problème est que l’on ne peut être sûr d’être vraiment étanche car il n’existe pas de bâche assez grande pour couvrir la longueur de notre bateau, la construction de la structure est un peu difficile car elle doit être capable de résister à des vents parfois élevés. Les autres options, plus chères sont de faire venir un professionnel pour construire une tente, en général elle est ensuite revêtue de film plastique, ou avoir le bateau dans un hangar ce à quoi nous sommes le plus habitués.
 J’ai eu le « Koehler Kraft » blues. C’était le carénage et la « marina » où nous vivions à San Diego, nous y connaissions tout le monde, nous en connaissions les règles et règlementations, le coût des choses. On savait qui aller voir pour quoi, c’était la maison, et la famille. On remercie encore tout le monde là-bas (particulièrement CF et Jack) pour leur travail, leur expertise et leur amitié. Heureusement, Murray, le patron de Norsand que j’avais rencontré aux îles Tonga a été d’une aide précieuse nous aidant à faire nos recherches et à trouver les solutions les plus adaptées à notre budget.

Nos « gros projets » sont de repeindre entièrement la coque, remettre à jour notre vernis et refaire le cockpit en teck. Chaque tâche se divise en une bonne dizaine d’autres tâches afin d’arriver au résultat escompté, mais je développerais cela plus tard. Il y a ce que l’on veut faire, ce que l’on doit faire et ce que l’on découvre que l’on doit faire. On s’est donné 3 mois pour ces projets et si l’on parvient à avoir fini avant ces trois mois on a quelques projets annexes qu’il serait pratique de faire à l’abri comme de remettre une nouvelle couche de polymère sur la seconde partie du toit de notre cabine.

Exemple de ce que "l'on découvre que
l'on doit faire": réparer le beaupré.
Beaupré avec le bout cassé






















Shalimar est déplacé à ce moment même de notre petit endroit bucolique avec vue sur la rivière dans un hangar. On n’aura donc plus à surveiller la météo souvent capricieuse, et on pourra dire adieu aux bâches en plastique qui laissaient le vent jouer avec elles  dans un concert pas toujours apprécié. Nous allons cependant devoir louer un appartement pendant cette période car les assurances du carénage ne nous permettent pas de vivre sur le bateau pendant qu’il se trouve dans le hangar. On commence par louer un camping-car pour deux semaines, le temps que se libère l’appartement de Norsand. Souhaitez nous bonne chance !




N.B : Voilà deux semaines que nous sommes dans le hangar, l’appartement n’est toujours pas libre et la connexion depuis le camping-car pas toujours très bonne. Désolée aux personnes qui attendent de nos nouvelles, la situation devrait être la même pendant encore deux semaines. On pense à vous.