On en rêvait et finalement après deux ans en
Nouvelle Zélande on l’a pris ce train qui traverse les 2/3 de l’île du Nord de
Auckland à Wellington. S’il y a une chose que les gens entendent dire à propos
de ce pays c’est à quel point les paysages y sont magnifiques et j’ai le grand
plaisir de vous confirmer que oui, c’est souvent à couper le
souffle. Sur cette ligne on passe des pâturages verdoyants piqués de petites
vaches ou de blancs moutons, aux cultures maraîchères, puis à un plateau volcanique quasi
désert, pour redescendre finalement de nouveau vers une côte encore très sauvage. La durée
du trajet est de 12 heures et coûte le double d’un billet d’avion (pour la période où nous sommes partis) . Il s’agit donc de faire le choix de s’immerger dans une douce
torpeur, d’ouvrir bien grands ses yeux, de ralentir sa course folle et de faire un saut en arrière dans le temps qui est grandement
aidé par les commentaires audios à la fois historiques, géographiques et
culturels (un casque est fourni à cet effet).
J’ai personnellement trouvé que c’était une
leçon de géographie, plus précisément d’aménagement du territoire,
exceptionnelle. On apprend comment sont nées les villes le long de cette ligne ,
quelles ressources ont attiré les gens ici, parfois elles ont périclité après
épuisement de leurs richesses, parfois elles se sont réinventées en prenant un
nouveau chemin. On apprend aussi comment l’homme a modifié son environnement,
ainsi les grandes forêts humides et parfois marécageuses ont été sacrifiées au progrès.
Partout où la ligne de chemin de fer est passée, l’exploitation du bois a été
de mise, tant qu’il est parfois difficile de s’imaginer les forêts vierges et
immenses qui dominaient autrefois. Je devrais être plus précise et j’aurais dû
prendre des notes mais une certaine petite demoiselle a eu tendance à détourner
mon attention même lorsque j’essayais d’être très assidue …
Elle a apprécié de ne pas être coincée par une
ceinture de sécurité pendant des heures, de pouvoir se dégourdir les jambes et
de danser à chaque arrêt du train (il y a un wagon ouvert pour prendre des
photos qui ne dispose d’aucun siège et dans lequel on peut se rendre quand on
le souhaite.). Elle s’est endormie dans le porte bébé au son du chaos ferroviaire
du wagon ouvert, a mangé avec appétit la nourriture correcte au goût et au
prix. Nous avions déjà voyagé de cette manière avec elle en France et ça reste notre mode transport
préféré avec un enfant de son âge, c’est un peu plus de boulot pour nous mais
au moins elle ne s’agite pas en tirant sans succès sa ceinture de sécurité
jusqu’à total épuisement !
NOTES :
- Nous avons fait l’aller-retour mais c’est long, je ne sais pas si je choisirais de le faire à nouveau. Après 7 jours hors de chez soi et 3 différents hôtels on était prêt à rentrer, un peu plus vite. Ryan a cependant adoré, pour une fois il peut profiter du paysage, rêvasser et ne pas se souvier de la route.
- Nous avons pris notre voiture de Whangarei à Auckland et laissé la voiture dans un parking à coté de la gare, Attention c’est CHER !
- Le train part tôt le matin et arrive en début de soirée, on a donc pris une chambre d’hôtel la veille du départ et conduit de nuit pour le retour.
- On trouve des taxis facilement dans les grandes villes mais il faut en arranger un pour le plus petites et ce n’est pas toujours facile à trouver. Cela dit les distances ne sont jamais monstrueuses dans ce cas et faisables à pieds surtout avec deux sac à dos et demi tant qu’il ne pleut pas.
pistes de ski, Mt Ruapehu en arrière plan |
Notre premier stop a été Ohakune, une petite
ville aux pieds des volcans enneigés. Nous avons séjourné à l’hôtel
« Alpine » et on en est content, c’était rustique mais la
propriétaire nous a bien aidé avant et pendant notre séjour notamment pour les
transports. On avait un petit appart avec kitchenette. Le soir on a bien
apprécié le jacuzzi. On voulait que Stella voit la neige et elle l’a
vue ! Ce qu’elle a aimé le plus c’était de marcher dedans, la luge elle
n’était pas bien sûre et puis au moment de la rendre elle ne voulait plus
descendre !
Il y a beaucoup
de choses à faire dans le coin et notamment en été (vélos, kayak, rando) mais
sans voiture c’est difficile, en hiver il y a une navette pour les pistes.
Stella en petit marin, même si c’est d’eau
douce pour le moment, nous a bien fait rire. Elle a découvert les interrupteurs avec un sourire jusqu’aux
oreilles. Elle a aussi été absolument ravie par le lavabo à sa hauteur (comme
dans sa future école) sauf que celui là s’appelle toilettes ! Heureusement
on a eu le temps de la rattraper avant qu’elle ne s’attaque au nettoyage du
visage :}
vue du Mont Ruapehu |
Après cette pause rafraichissante nous avons
repris le train jusqu’à Wellington avec un hôtel au cœur de Cuba st, un
quartier formidable pour les gourmets. On a adoré prendre nos petits-déjeuners
chez « Olive », leur pâtisseries miam! Quel régal! On beaucoup aimé
cette petite capitale qui rappelle vraiment San Francisco tant par
l’architecture que la géographie, l’art y est très présent. On a eu un temps
magnifique ce qui n’a rien gâché. Le premier jour nous avons pris le
funiculaire pour avoir une vue plongeante sur la ville. Après avoir jeté un œil
sur le petit musée du tramway nous sommes doucement redescendus par le jardin
botanique qui est gratuit et bien agréable. On a accessoirement visité la première de notre longue
liste d’aire de jeux! L’après-midi on s’est simplement baladé en ville.
Mon conseil si vous y allez, ciblez votre visite car c’est grand et il est impossible de tout voir, si vous y êtes avec un enfant et que vous voulez du temps pour vous, allez y à la sieste quand le petiot peut dormir dans la poussette ou dans le porte-bébé. Attendez vous à devoir vous poser régulièrement car entre le piétinement de rigueur au musée et le poids de bébé dans le porte-bébé on ressort lessivé ! Une fois que bébé se réveille, nul besoin de battre en retraite, il y a à chaque étage et pour chaque thème des salles pour enfant où les petites mains peuvent toucher, porter, jouer…
Le troisième jour nous sommes allés au studio
Weta (King kong, le seigneur des anneaux), C’était à 40 min du centre-ville,
encore une fois on a programmé d’arriver un peu avant la sieste et si vous avez un petiot
je recommande ce timing car les créatures à l’intérieur du studio sont un peu
impressionnantes et puis bien sûr vous pouvez suivre les explications sans
interruption si bébé dort. La visite est assez rapide et l’endroit n’est pas très grand mais
ça vous donne une bonne idée du processus de création, de la phase de recherche
à la construction du produit fini. Stella s’est réveillé vers la fin en
fixant King-kong l’air un peu
hébété, elle s’est ensuite frottée aux trolls du Seigneurs des anneaux et a
fini par trouver qu’elles étaient quand même drôles ces petites créatures et
aurait bien ramené le dragon de Komodo avec nous !
C’était étrange de se retrouver dans une ville
à proprement parlé, avec des gens endimanchés et pressés, une vie nocturne, un choix infini de
restaurants de qualité. Nos coups de cœur vont aux restos Ortega fish
shack, à réserver à l’avance formidable, petit, familial, produits frais ;
et Havanna, tapas de qualité, grand choix et belle liste de vin.
Au quatrième jour nous nous sommes levés tôt
et avons pris le chemin de la gare, une vingtaine de minutes à pied, ça se fait
bien. Puis a suivi un long voyage de retour en train.
En conclusion on est très heureux de notre
petit voyage. On a pu faire ce que l’on voulait pour les adultes sans
pour autant oublier poulette. Ce qui a grandement participé au succès de
l’aventure réside dans plusieurs points :
- avoir le bon matériel avec soi (suffisamment de couches de vêtements pour ne pas avoir froid, le porte-bébé et beaucoup de snacks pour Stella)
- Se fixer une ou deux choses à faire par jour pas plus , ça permet de ne pas se stresser et de profiter des balades !
- Respecter les horaires, comme Stella dort très bien dans le porte-bébé c’était simple pour les siestes, c'est aussi valable pour l’heure des repas. On réservait très tôt (6h) pour pouvoir commander et avoir le temps que cela arrive sans que Stella ne se soit transformé en dragon hurlant (on a d’ailleurs eu que des compliments à chaque restaurant).
- Respecter le rythme de poulette, en repérant les aires de jeu autour du lieu visité pour qu’elle puisse marcher et s’amuser après un moment calme ou une sieste, ou encore en lui laissant toujours un peu de temps pour découvrir et jouer dans le nouvel espace lors d'un changement d'hôtel. Ca a donné lieu à quelques fous rires, apparement les douches sont particulièrement formidables et pour les apprécier au maximum, il faut être en couche, bottes d'eau fuschia et taper des pieds de toutes ses forces; nous qui croyions, pauvres mortels, qu'il suffisait de les mettre en route pour s'en délecter!
- S’adapter, oui bien sûr on aurait pu rester plus longtemps au musée ou on aurait bien testé le petit resto juste en bas de l’hôtel qui nous avait été recommandé par des copains mais voilà pas elle ! Alors on est parti du musée en se disant qu’on y reviendrait un jour et on a commandé au room service parce que poulette, elle était vraiment trop cuite la dernière nuit et vous savez quoi ? On s’est marré quand même ! Après tout quand elle est heureuse c'est bien difficile de ne pas l'être aussi.
- Et n'oubliez pas, le monde est une grande aire de jeux, alors quand il n'y en a pas créez-en une!
Ps: Si vous avez d'autres conseils auxquels je n'ai pas pensé, merci de les ajouter en commentaires.
Billet à venir : les vacances sous soleil de San Diego!